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Je vous en parlais pas plus tard qu’il y a 10 jours, l’exposition « Les Démiurges » est enfin sur les murs de la Bibliothèque municipale de Dinan.

Les Démiurges exposés à Dinan

L’accrochage a eu lieu le 16 avril, et l’inauguration le 19. Je vous recopie ci-dessous le petit texte introductif que j’ai eu le plaisir de déclamer à cette occasion.

« Bonsoir à tous,
Avant toute chose je voudrais remercier la bibliothèque de Dinan et toute son équipe d’accueillir cette exposition sur ses murs.
Je ne vais pas vous retenir longtemps mais je voudrais en quelque mot vous présenter le contexte de cette exposition, qui traite du travail des machinistes au Théâtre royal de Stockholm, appelé Kungsliga Dramatiska Teatern en suédois, ou plus simplement Dramaten. Le Dramaten, donc, c’est un entre autre un bâtiment de type Art Nouveau, au centre de la ville, qui a été construit en 1908, et qui compte cinq scènes différentes. C’est aussi la scène nationale suédoise, et elle a vu passer sur ses planches de nombreuses personnalités, telles que Greta Garbo ou Ingmar Bergman pour ne citer qu’eux.

Une des particularités du Dramaten, c’est qu’il fonctionne sur le principe du répertoire. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept, ça veut donc dire que deux pièces de théâtre sont jouées en alternance chaque soir, pendant plusieurs mois, sur chaque scène, pendant qu’une troisième est en répétition. Les machinistes sont donc amenés à monter et démonter les décors une à deux fois par jour, condition sans laquelle ce projet n’aurait pas pu voir le jour.

Le théâtre ne s’appréhende pas sans une certaine candeur. Contrairement au cinéma, le théâtre nécessite une bonne volonté de la part du spectateur, un acte d’imagination : « Je veux bien croire que cette boîte noire est en fait une salle à manger ». Un technicien, en parlant d’une marionnette, m’a dit « Tout le monde peut voir les deux perches reliées aux mains mais, si le mouvement est fluide, on est tout à fait capable de prétendre ne pas les voir. »
Quand j’ai approché les techniciens du Dramaten pour leur parler de ce projet, ils n’étaient, pour la plupart d’entre eux, pas très enthousiastes. Pour reprendre une discussion avec le régisseur principal de l’une des scènes, pour les machinistes, des éléments de décors désassemblés, ce sont … exactement ça, des éléments de décors désassemblés, et rien d’autre.

Les Démiurges exposés à Dinan

Et pourtant, il est possible d’appréhender le travail des machinistes avec cet œil candide du spectateur de théâtre. Dans cet endroit où la pénombre est tendue de velours bleu, où tous les sons sont feutrés, en regardant ces personnes qui construisent un monde tous les jours, pour le détruire quelques heures plus tard sans la moindre arrière-pensée, on se prend à imaginer des Démiurges qui construiraient des univers de façon un peu absurde, sans autre but que celui de créer, puis de détruire pour mieux recréer encore.

Accrochage de l'exposition Les Démiurges

C’est cette idée que j’ai tenté de saisir à travers les 15 clichés qui sont accrochés autour de vous, en créant à mon tour par l’acte photographique de petits univers, et c’est à vous, maintenant, d’être les ultimes Démiurges, en créant, en imaginant, en interprétant à partir de cette trame.
Je voudrais finir en remerciant toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible, et plus particulièrement tous les techniciens du Dramaten, qui sont accrochés à ces murs. Un grand merci aussi à Morgan Rousseau qui a eu la gentillesse de traduire les textes du petit livret explicatif, et encore merci à la Bibliothèque de Dinan. »

Je vous laisse après ce texte, non sans vous renvoyer à un article paru dans le Ouest-France du 16 avril. La qualité des photos laisse un peu à désirer, comme dans tout quotidien. Pour un aperçu un peu plus conforme à la réalité, n’hésitez pas à consulter la galerie/e-book sur mon site.

Annonces pour Les Démiurges

Le Petit Bleu s’est aussi exprimé sur le sujet.

Revue de presse sur Les Démiurges

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